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Marie Braun – l’improvisation en mouvement

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Crédit photo : Morgane Macé

Par Morgane Macé

D’origine suisse, née à Genève en 1977, c’est à Mâcon en Saône-et-Loire que la musicienne et danseuse Marie Braun s’est installée pour fonder sa propre compagnie de spectacles musicaux, d’abord La Fanfarine en 2005, puis Cie La Farfalla en 2010 qui réunit musique et danse pour raconter des histoires sans paroles.

Après une formation classique, en musiques baroques et contemporaines, elle s’est orientée vers le jazz et la musique électro-acoustique, au sein du Duo Tsuur avec le batteur Erwin Toul. Artiste accomplie, âgée de 43 ans et mère de deux enfants, la musique improvisée a toujours été présente dans ses créations, comme fil conducteur et libérateur.

Une improvisatrice née

« L’improvisation, c’est un état d’esprit. Depuis que j’ai commencé à jouer de la flûte à 9 ans, c’est comme une respiration pour moi, par rapport au travail exigeant des gammes et de la technique.» confie-t-elleAu lycée Racine à Paris, où elle suivait un cursus d’horaires aménagées, elle et d’autres élèves allaient tous les samedis matin dans une salle du conservatoire rue de Rome pour faire de l’improvisation :

« On s’inventait des jeux et des règles. A l’époque, ça n’existait pas les cours d’impro dans les Conservatoires, ou alors de façon très marginale Â» se souvient-elle, « un été, lors d’un stage de jazz à Cluny, j’ai rencontré un trompettiste qui m’a dit qu’au Conservatoire de Strasbourg, il y avait un département de musiques à improvisées. J’y suis entrée dès septembre ».

Arrivée en Bourgogne après ses études, elle fait un pas de côté vers le jazz et la musique de rue et apprend à jouer du saxophone baryton avec Alain Rellay, saxophoniste bourguignon qui fut le co-fondateur de l’Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire (Arfi).

L’improvisation générative

S’il existe plusieurs écoles d’improvisation, là où certains la considèrent avant tout comme un flux dans lequel on plonge, Marie Braun l’a davantage appréhendée en tant que forme, avec Raffi Ourgandjian, organiste, compositeur et élève d’Olivier Messiaen : « C’est la personne qui a le plus compté pour moi dans mon parcours musical. Avec lui j’ai étudié l’improvisation libre ou générative, une forme proche de l’esthétique de la musique contemporaine Â».

Aujourd’hui encore, Marie Braun se nourrit de ses méthodes de travail : « Il nous apprenait la rigueur, on improvisait pendant 10 minutes, puis on en parlait pendant 20 minutes. Ça fait intervenir la mémoire et la conscience de ce qu’on l’on joue avec les autres. On travaillait beaucoup sur la durée d’une improvisation » se remémore-t-elle.

Musique et mouvement

Ce qui fait la singularité de cette artiste qui a grandi dans les théâtres et dont le père, Michel Braun, est peintre et scénographe, c’est de développer musique et mouvement : Â« Je ne veux pas me cantonner à être une tête et des mains qui jouent. Si j’ai dû choisir entre musique et danse pour mes études, je n’ai jamais arrêté la danse. Quand j’ai monté mes projets artistiques, c’était toujours dans l’idée d’associer musique et danse ».

Dès la rentrée de septembre, elle commencera les répétitions de la création Tutti tutti, avec des Ã©lèves du Conservatoire de Montceau-les-Mines. C’est dans cette même ville qu’elle jouera sur la scène de l’Embarcadère son spectacle Sola Sola, le 5 décembre prochain, avant de le donner le 3 février 2022 au Théâtre Les Arts de Cluny.Actuellement elle prépare un nouveau spectacle avec cinq artistes qui mêlera musique et mouvement. Le titre n’est pas encore connu. Elle sera l’auteure de l’écriture dramatique et musicale de cette nouvelle création prévue pour la saison 2022-2023.