Crédit photo : Duo Zoreilles – DR

Par Michel Pulh

La troisième édition de Jazz à Marast (Haute-Saône) aura lieu le samedi 27 aout (20 h 30) dans un imposant prieuré cistercien (XIIè siècle) situé dans un village de 43 habitants. Il est organisé par l’association Bled’arts créée il y a dix ans à l’initiative de Luc Véjux, batteur percussionniste et compositeur, « revenu sur [ses] terres » pour y travailler pied à pied au développement de la vie artistique et culturelle. Bled’arts : « c’est explicite : l’art dans les bleds. »

Deux formations se produiront durant cette soirée. Le batteur Bertrand Blessing, un musicien et compositeur suisse « venu s’installer à Plancher-les-Mines, dans les Vosges saônoises », aura à ses côtés deux Belfortains : le guitariste Georges Guy et le saxophoniste Julien Lhuillier. « Il propose un tout nouveau projet, de sa plume. » Avec Duo Zoreilles, Christophe Blondé « Alias Poet » (chant, guitare, percussions) et Jérôme Hulin (percussions, chant) rendent hommage à Alain Peters, musicien et poète (1952-1995), chantre de la musique réunionnaise[1]. « C’est du maloya, ça chante en créole. » Festival c’est peut-être un grand mot, mais « on l’appelle [ainsi], parce que c’est un peu l’avorton festival qu’on avait créé entre 2016 et 2019 au château d’Oricourt », beau lieu médiéval sous les étoiles, mais sans repli envisageable. Si Jazz à Oricourt ne résista pas au covid, son interruption fut de plus aggravée par la disparition d’un membre de l’association, « un ami avec qui on faisait tout. » À présent le Prieuré de Marast présente l’avantage d’être couvert et aménagé ; il allège d’autant la tâche des bénévoles sur qui repose la bonne marche de cette manifestation, intégrée à la programmation des Amis du Prieuré de Marast. C’est un lieu « très vivant » au calendrier culturel bien rempli entre juin et septembre. La nef peut accueillir entre 400 et 500 spectateurs, mais Luc Véjux s’estimera « content, si on fait 100, 120 entrées payantes… »

« Ici, l’étiquette jazz » souffre encore de pas mal de préjugés ; sa vie n’est pas facile et les lieux d’accueil pas légion. Bled’arts ne baisse pourtant pas les bras ; témoin cette sensation exprimée dans l’annonce de Jazz à Marast[2] : « Quand la modernité de la musique contemporaine résonne au cœur de notre patrimoine architectural, c’est toujours un moment unique et magique. »


[1] « Moin pas in beau parolér, moin jus’in paraboler » (« Je ne suis pas un bon parolier, je suis juste un parabolier ») : cité par Stéphane Davet in lemonde.fr, publié le 15 janvier 2000. 

[2] Cf. lecomtois.com, Association des Amis du Prieuré de Marast – Festival de Jazz Bled’arts. 

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