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Formé par Liva Rakotoarison (piano), Vincent Girard (contrebasse) et Elvire Jouve (batterie), le trio franco-malgache navigue entre jazz et rythmes de lâocéan indien. A la fois mélodique et sensible, leur musique se caractérise aussi par la belle complicité qui règne au sein du groupe.
Iray a vu le jour en 2016, du côté de lâEcole nationale de musique (ENM) de Villeurbanne. Autour de quelles affinités votre trio sâest-il bâti ?
Liva et Elvire étaient élèves à lâENM et on avait des connaissances en commun. On sâest mis à jouer ensemble et ça a tout de suite été une évidence. Sans se parler, on se retrouvait sur les silences, sur la façon de faire vivre la musique, de la laisser résonner. Les cassures rythmiques ou harmoniques se faisaient dâelles-mêmes. En résumé, ça a tout de suite été une histoire dâécoute.
Au-delà dâune complicité revendiquée â Iray signifiant « lâunité » en malgache â, comment peut-on définir vos jeux respectifs ?
De sa jeunesse passée à Madagascar, Liva conserve une richesse rythmique quâil allie à un sens de lâharmonie et de la mélodie. Son piano est très chantant. Dâailleurs, il fredonne souvent en jouant. De son côté, Elvire a un jeu dâune grande finesse, tout en étant dynamique. Elle est aux aguets des propositions quâon peut lui faire, sâen saisit et propose de nouvelles directions. Quant à moi, jâaime être ce pour quoi un contrebassiste est fait : être solide, sans sâempêcher dâinitier des cassures pour emmener la musique ailleurs.
Et quelles sont vos influences ?
Liva a gardé des influences de Madagascar et écoute beaucoup de classique. Il peut être assez « monomaniaque », en explorant toute lâÅuvre dâun musicien. Depuis le premier confinement, il sâest lancé dans Bach. Côté piano, il aime beaucoup Brad Mehldau et Robert Glasper. De mon côté, je suis souvent très marqué par les personnes avec qui je joue. Jâaime aussi beaucoup le trio Phronesis et jâécoute pas mal de classique. Avec Elvire, nous avons de nombreuses influences communes, auxquelles sâajoute, pour elle, le rock avec des groupes comme The Bad Plus. Sinon, on aime tous les trois Shai Maestro.
Au-delà de vos affinités initiales, Iray a-t-il évolué dans sa musique ?
Aujourdâhui, on se parle davantage de la direction quâon souhaite prendre. On essaye des modes de jeu. Jusquâà présent, notre musique était très écrite et on improvisait en se donnant des points de rendez-vous rythmiques. Désormais, on cherche un équilibre entre lâécriture et une plus grande liberté.
Ce travail donnera-t-il naissance à un nouvel album ?
On a des morceaux en développement, mais aujourdâhui le financement de la musique est compliqué sur un plan phonographique. On enregistrera des choses en 2022, mais la question du format â album ou EPs ? â viendra plus tard. Dâailleurs, le support physique est-il encore pertinent aujourdâhui ? Câest un peu la question que se posent tous les musiciens indépendants.
Et côté scène, vous avez des concerts prévus ?
On a notamment quatre dates programmées, en novembre, dans le cadre du missionnement par le CRJ Bourgogne-Franche-Comté. Au-delà du plaisir de jouer devant le public, câest dâautant plus précieux dâêtre sur scène que les concerts en appellent souvent dâautres.
Mardi 2 novembre 2021 : LâEscale, Migennes
Jeudi 18 novembre 2021 : La Vapeur, Dijon
Vendredi 19 novembre 2021 : Le Crescent, Mâcon
Samedi 27 novembre 2021 : La fraternelle
Dimanche 5 juin 2022 : Le BÅuf sur le Toit, Lons-le-Saunier