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Par Guillaume Malvoisin

Confiné, délivré…

Assemblé lors d’une année marquée par le coronavirus, le dernier EP d’Élie Martin-Charrière est hétéroclite et stylé.

Libre et humaniste. Pour un batteur, il y a pires qualités. Celles-ci sont d’évidence à l’ouvrage chez Elie Martin-Charrière, batteur sans attache, frappeur loyal à ses fraternités. S’il fallait une preuve de cela, la seule écoute de son EP sorti en décembre dernier en ferait office. Haut la main. Une main ici, bien entendue, aussi nécessaire que volubile. Merry Christmas & **** 2020, dessine-t-elle du bout du doigt dans le grand vide de la fin de 2020, année pour le moins bousculée. Les 5 titres du disque, dépareillés, agrégés plus qu’agencés font pourtant corps unique. Comme un autoportrait au temps de la COVID. Parcours d’influences et obsessions harmoniques, humeurs légataires et inventions sur le fil. C’est très beau. Et l’intérêt de cet EP tient tout autant aux climats mélancoliques, lyriques, portant la classe des grandes allures, qu’à la façon dont ils ont été créés. Dans le désordre et avec des featuring solides. Juillet 2020. Drum est un solo, plein d’un désordre intérieur sensible. Bye Ya (…& Merry Christmas) a été fixé en compagnie de Robinson Khoury et de Roman Maresz pour propulser l’héritage monkien hors de toute déférence. Ce sont aussi, en novembre 2019,  les 3 larges plages titrées Impeached, Gandharvas et Karapa Gineo (When She Shines). Politique, spirituel et pop. Le mélange est audacieux et fonctionne grâce à une guest list aux allures de dîner chez l’ambassadeur : soignée, cosmopolite et maline. À noter la présence impressionnante de Yumi Ito, chanteuse sur Gandharvas, vraiment pas très très loin du miracle de Shhh Peaceful d’un certain Miles Davis.

Album à écouter ci-dessous :

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