Crédit photo : D’Jazz Nevers Festival

Michel Pulh

La 35e édition du festival D’Jazz Nevers se déroulera du 6 au 13 novembre[1]. Elle se ressent, bien sûr, de cet accroc dans le temps par où se sont enfuies mille choses dont les notes de la 34e, contrainte d’être annulée. Celle-là n’aura cependant pas été perdue puisqu’au mois de juin dernier une Édition spéciale a présenté huit des concerts prévus en 2020 et dix autres sont reprogrammés dans le présent festival.

Depuis plus de trente ans, D’Jazz Nevers poursuit sa quête d’une musique – qui est « essentiellement européenne cette année[2] » précise Roger Fontanel – aux multiples échos. Ici tentée par l’introspection ou la confidence et ourlée par les silences (Benjamin Moussay, Franck Tortiller Misja Fitzgerald-Michel), là sans cesse remise en jeu pour mieux engendrer l’inouï (Joëlle Léandre, Michel Portal, Sylvain Kassap), ailleurs enlaçant des airs dansants avec une grâce sensuelle (Peirani / Parisien), évoquant la terre mutilée par les guerres (Christophe Rocher), s’envolant vers tellement d’autres horizons sans s’y brûler les ailes et puisant dans la littérature.

Au cours de la soirée de présentation déjà, le 17 septembre, Dream a world plaça le duo Hasse Poulsen Thomas Fryland sous les vers de Langston Hughes[3]. Oakland, le concert lecture de Vincent Courtois et Pierre Baux, prend sa source dans Martin Eden, sous lequelse dissimule à peine Jack London[4]. Que révèle ensuite chez Sarah Murcia cette bizarre parole d’un enfant : « My Mother is a fish », une mère morte trimballée jusqu’à sa dernière demeure sur un chariot, par son ahurissante tribu dans un périple chaotique à travers le Comté, imaginaire et tellement réel, de Yoknapatawpha ? L’inspiration de la contrebassiste : Tandis que j’agonise de William Faulkner.

Une reprise c’est un ouvrage aussi soigné que solide à l’usage. Conjointement à son affiche, D’Jazz Nevers va veiller « à la plus grande appropriation du festival par l’ensemble des publics. »


[1] – Cf. www.djazznevers.com pour l’intégralité du programme.

[2] – Exception qui confirme la règle : Kyle Eastwood.

[3] – Dans le livret de l’opéra Troubled Island (1949) du compositeur afro américain William Grant Still.

[4]Jack London une aventure américaine, film de Michel Viotte sur la vie et l’œuvre de l’écrivain américain vient en complément du concert.

Teaser du festival :

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